mardi 16 mars 2021

Jean Yves Leloup, Mars 2021

« J’ai entrevu quelquefois un état de l’âme supérieur à la vie, pour qui la gloire ne serait rien, et le bonheur même, inutile » (Flaubert) 

 Nous sommes nés pour vivre dans un tel état, fragment d’une réalité partout présente, mais qui pourtant nous échappe. Est-ce par manque d’attention ? 
Ce n’est pas la lumière qui nous manque mais les yeux pour la voir. 
Ce n’est pas l’Être qui nous manque mais l’attention à ce qui est. 
 Peut-on dire la même chose de l’amour ? 
L’amour est partout et toujours là, mais l’attention, l’écoute, l’accueil n’y sont pas partout et toujours. Heureusement, il y a des événements, des rencontres, où après les avoir vécus on ne parle plus la même langue. 
On ne parle plus en prose ou en colère, mais en poésie et en douceur, celle-ci cesse de nous être une langue étrangère. 
Toi, mon unique, l’Un. Je demandais partout un signe de Toi. 
Je ne savais pas que partout était Toi. Je voulais voir ton visage. 
Je ne savais pas que tu étais tous les visages, et l’unique regard, la grande nuit ou la pure lumière qui trouait les yeux de chacun de ces visages. 

 « Je ne savais pas que tout le visible et tout l’invisible c’était toi. Dans les corps, dans les âmes et les esprits c’est Toi, toujours. Dans ce monde je demandais un signe de Toi. Ensuite, j’ai appris que ce monde entier était Toi » (Rûmî). 

 - Jean Yves Leloup, Mars 2021

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